TEXTE DE FRANÇAIS
L’optimisme technologique, déjà présent chez les ingénieurs du Moyen-Âge et de la Renaissance, est devenu, avec la philosophie du siècle des lumières et de la révolution industrielle, une véritable idéologie. Des réalisations telles que le canal de Suez (1859) et celui de Panama (1905-1914), la construction de la tour Eiffel (1889), ou la conquête spatiale, créèrent en leur temps un sentiment de fierté nationale, d’admiration et de confiance, renforcé par la propagande des États et la publicité commerciale.
Des inventions telles que le téléphone, la radio, le moteur à explosion et l’avion permirent non seulement d’améliorer la vie de leur utilisateurs, mais ajoutèrent également au respect que la société éprouvait à l’égard de la technologie. L’acceptation des innovations, l’idée que la nouveauté est bonne en elle-même, a imprégné les esprits, dans des sociétés industrielles caractérisées par une mobilité croissante, des communications rapides et une quantité considérable d’informations issues des médias.
Des doutes et des critiques vis-à-vis du progrès n’ont jamais cessé d’exister. Ils ont été renforcés par les contradictions de la civilisation moderne et par les catastrophes techniques, envisagées ou contrastées. Tout d’abord, en rationalisant la production, la révolution industrielle a engendré la division du travail en tâches particulières, provoquant la déqualification des travailleurs qui les exécutaient. Ce fait a été critiqué à la fois par les syndicats ouvriers et par ceux qui, d’un point de vue philosophique, dénonçaient la dégradation de la personne humaine.
Par ailleurs, pendant la Première Guerre mondiale, des millions ont été tués ou mutilés par les produits les plus élaborés de la science et de la technique. En outre, au terme de la Seconde Guerre mondiale, l’humanité découvrit que les techniques pouvaient être utilisées à des fins meurtrières atroces d’une part, les camps de concentration ou d’extermination nazis ou japonais confirmèrent que le progrès de techniques et de l’organisation ne s’accompagne guère d’un progrès moral, d’autre part, si la bombe atomique eut le mérite de précipiter la fin de la guerre et du régime totalitaire nippon, elle apparut bientôt comme une menace généralisée pour la vie sur terre.
(Auteur anonyme)
QUESTION SUR LE TEXTE
Identifiez la proposition contraire à la pensée de l’auteur.