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Les mouvements et courants littéraires

Situation de départ

La littérature française fait partie des objets d’étude inscrits au programme dans les classes du second cycle. Elle prend en compte les différents siècles de façon progressive. Tu as déjà découvert un pan de ce vaste champ de savoir dans les classes antérieures avec l’étude des mouvements littéraires des XVIIème et XVIIIème siècles. Tu te demandes à présent ce qu’il en est des XIXème et XXème siècles.

Cette situation d’apprentissage te permettra d’assouvir ta soif de connaissances dans ce domaine. Lis donc les textes proposés à cet effet et traite les activités suivantes.


I- INTRODUCTION

Activité introductive : Expression de la perception initiale.

Consignes

1. Lis le texte de la situation de départ et dis ce dont il est question.

2. Précise la tâche à accomplir.

3. Dis ce que tu sais des courants littéraires des XIXème, XXème siècles français et de la poésie.

Stratégies de travail et durée : TI ; TG ; TC

Résultats attendus

1. Dans la situation de départ, il est question des différents courants littéraires en étude dans chaque classe du second cycle.

2. La tâche à accomplir est de traiter les activités proposées.

3. Le travail est réalisé oralement.


II- REALISATION

Séquence n°1 : Le XIXe siècle et le XXème siècle

Activité 1 : Définition du terme « courant littéraire »

Texte

Tout écrivain possède son originalité propre et peut être lu d’une manière autonome. Mais il appartient aussi à une époque déterminée, et il a pu être influencé par un mouvement littéraire (ou courant esthétique) qu’il est important de savoir reconnaître et nommer.

Les œuvres littéraires d’une époque donnée se reconnaissent à des caractéristiques communes : elles sont liées entre elles par les idées qu’elles expriment et les choix esthétiques qu’elles réalisent. Elles s’inscrivent dans des mouvements littéraires dont la durée est plus ou moins importante.

Ces mouvements se succèdent dans le temps. Les valeurs qu’ils défendent sont souvent antagonistes, car, lorsqu’une nouvelle esthétique surgit, c’est en règle générale, pour s’opposer à celle qui la précède.

Alain Pagès (Sous la dir.), Français Lycées : Méthodes et activités littéraires, Paris, Fernand Nathan, 2000, p. 158.

Consignes

1. Lis correctement le texte et dis ce dont il y est question.

2. Indique par quel(s) autre (s) nom on le désigne.

3. Précise tout ce que tu sais du concept identifié.

Stratégies de travail et durée : TI ; TG ; TC


Résultats attendus

1. Dans le texte, il est question de mouvement littéraire ou courant littéraire.

2. On le désigne aussi par école littéraire.

3. Un courant littéraire est un idéal littéraire ou artistique autour duquel se regroupent des écrivains, des artistes ou des intellectuels, de manière plus ou moins structurée, autour d’une même vision artistique ou littéraire. Le courant littéraire est organisé autour d’un chef de file avec des disciples et un manifeste qui pose les bases esthétiques et génériques du groupe.




I- LES COURANTS OU MOUVEMENTS LITTÉRAIRES DU XIX SIÈCLE

Activité 2 : À la découverte des courants littéraires du XIX siècle

Corpus de textes

Ce corpus comporte plusieurs textes de différents auteurs et de courants variés du XIX siècle. Lis-le et réponds aux consignes.

Texte 1

Le romantisme est le maître mot du premier demi-siècle, pénétrant aussi bien le champ des idées et des œuvres littéraires que des représentations plastiques et musicales. Participant d’un large mouvement européen, ce courant, qui trouve ses origines dans les bouleversements de la sensibilité des écrivains et penseurs de la seconde moitié du XVIIIe siècle, va s’épancher aux lendemains de la chute de l’Empire, quand auront été surmontées les « terreurs » révolutionnaires et les contraintes de l’ordre impérial.

Les mots de passe et de ralliement de la « troupe » romantique – individualité, liberté, engagement et totalité – vont dès lors vivifier et dynamiser tout l’espace littéraire. Le Moi, avec ses passions et ses convictions parfois contradictoires, envahit aussi bien le poème lyrique ou élégiaque que le roman personnel et autobiographique. L’histoire, perçue comme champ d’action des énergies collectives ou des défis du héros solitaire, nourrit les formes nouvelles du drame et du roman historique. La nature enfin, décor complice ou univers plus complexe de forces obscures, s’offre, dans tous les genres, comme un domaine inépuisable d’expression ou d’interrogation au Moi euphorique ou souffrant.

Dominique RINCÉ, « Du romantisme au Symbolisme : les mouvements et les genres », in Collectif XIXe siècle : Littérature : Textes et documents, Paris, Éditions Fernand Nathan, 1986, p. 7.

Texte 2

En réaction […] contre ce qu’on estimait être le débordement lyrique des poètes romantiques, se développe l’option pour une certaine esthétique de la perfection formelle, le Parnasse. Autour de Leconte de Lisle, on rencontre Théophile de Banville, Sully Prudhomme, Catulle Mendès, François Coppée, José-Maria de Heredia. Dans sa préface à Mademoiselle de Maupin, Théophile Gautier proclamait ce qu’on peut appeler le manifeste du Parnasse :

« Il n’y a de vraiment beau que ce qui peut ne servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoutants, comme sa pauvre et infirme nature. L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines. »

Okri Pascal TOSSOU, Introduction à la littérature française, Cotonou, Ed. Plumes Soleil, 2017, p. 106.

Texte 3

Né du romantisme, le réalisme se révolte bientôt contre lui. […] En relation avec le positivisme et le scientisme, une nouvelle école [réalisme] va professer le respect des faits matériels, étudier les hommes d’après leur comportement, dans leur milieu, à la lumière de théories sociales ou physiologiques ; elle se défiera du rêve, de l’imagination, de la métaphysique.

Le domaine d’élection du réalisme est le roman, qui connaît au XIXe siècle une prodigieuse fortune. Balzac le conçoit comme « l’histoire des mœurs » et l’enracine solidement dans la réalité matérielle : on lui reprochera longtemps d’avoir inauguré le roman « où l’on mange » et de s’être montré « vulgaire », avant de rendre hommage à son puissant génie. Le réalisme de Stendhal est surtout psychologique, mais il s’étend aussi à la peinture des mœurs. Pour Flaubert, le réalisme est d’abord une discipline qu’il impose à son romantisme spontané, puis il devient son mode d’expression naturel.

Lagarde et Michard, XIXe siècle. Les grands auteurs français du programme, Paris, Bordas, 1962, p. 11.

Texte 4

Veut-on savoir ce que c’est que le naturalisme ? Dans l’histoire, c’est l’étude raisonnée des faits et des personnages, la recherche des sources, la résurrection des sociétés et de leurs milieux ; dans la critique, c’est l’analyse du tempérament de l’écrivain, la reconstruction de l’époque où il a vécu, la vie remplaçant la rhétorique ; dans les lettres, dans le roman surtout, c’est la continuelle compilation des documents, c’est l’humanité vue et peinte, résumée en des créations réelles et éternelles.

Henri MITTERAND, Zola et le naturalisme, Coll. Que-sais-je ? Paris, PUF, 1986, p. 24.

Texte 5

« Suggérer, voilà le rêve », disait Mallarmé. Dès lors, le courant symboliste entre en conflit contre la vogue positiviste qui voulait tout bâtir sur les certitudes de la science. Dans un article du Figaro datant du 18 septembre 1886, Jean Moréas estime que dans le Réel, les apparences auxquelles nous nous fions « sont là […] de simples apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec les idées primordiales. »

En clair, le Symbolisme espère au-delà des apparences, des mots, des figurations pour convoquer le discours à la profondeur des significations de l’existence. Rien ne devrait désormais être considéré dans et pour son sens premier ; tout devrait être investi dans son essence. Baudelaire en est la figure représentative.

Okri Pascal TOSSOU, Introduction à la littérature française, Cotonou, Ed. Plumes Soleil, 2017, p. 111.



Consignes

1. Lis les textes ci-dessus et, dans un tableau, dis ce dont il est question dans chacun.

2. Donne la définition et les caractéristiques de chaque courant identifié dans chaque texte.

3. Dans un tableau, précise à partir de ta recherche documentaire et des textes lus, les principaux animateurs de chaque courant, le(s) genre(s) littéraire(s) le(s) plus pratiqué(s) et cite quelques œuvres relevant de chaque courant.

Stratégies de travail et durée : TI ; TG ; TC


Résultats attendus

1. À la lecture des textes, on remarque que chacun évoque un courant littéraire du XIXe siècle. Le tableau suivant en rend compte :

Textes

Courants


1

Romantisme


2

Parnasse


3

Réalisme


4

Naturalisme


5

Symbolisme


2. Les caractéristiques de chaque courant :

- Le romantisme : « c’est un courant présent en littérature, en art plastique et en musique », « il a ses origines dans les bouleversements de la sensibilité des écrivains et penseurs de la seconde moitié du XVIIIe siècle » ; ses thèmes privilégiés : « individualité, liberté, engagement et totalité, le Moi avec ses passions et ses convictions, l’histoire et la nature ».

- Le Parnasse : « esthétique de la perfection formelle », « Il n’y a de vraiment beau que ce qui peut ne servir à rien ; tout ce qui est utile est laid »

- Le réalisme : « une nouvelle école qui professe le respect des faits matériels, étudier les hommes d’après leur comportement, dans leur milieu, à la lumière de théories sociales ou physiologiques », « le domaine d’élection du réalisme est le roman », « Balzac le conçoit comme ″l’histoire des mœurs″, le réalisme de Stendhal est surtout psychologique, mais il s’étend aussi à la peinture des mœurs, pour Flaubert, le réalisme est son mode d’expression naturel. »

- Le naturalisme : « l’étude raisonnée des faits et des personnages, la recherche des sources, la résurrection des sociétés et de leurs milieux ; dans la critique, c’est l’analyse du tempérament de l’écrivain, la reconstruction de l’époque où il a vécu ; dans le roman surtout, c’est la continuelle compilation des documents »

- Le symbolisme : « espère au-delà des apparences, des mots, des figurations pour convoquer le discours à la profondeur des significations de l’existence ; tout devrait être investi dans son essence

3. Les principaux animateurs de chacun des courants et les genres littéraires les plus pratiqués :




Courant

Principaux animateurs

Genres littéraires les plus pratiqués 

Quelques œuvres


Romantisme

Chateaubriand, Victor Hugo, Lamartine, Vigny, Musset, Nerval

Poésie, théâtre, roman

Poésie :

- Lamartine, Les Méditations,

(1820),

- Musset, Les Nuits, (1835-1837),

- Hugo, Les Contemplations,

(1856),

-Vigny, Les Destinées, (1864) ;

Théâtre :

- Hugo, Hernani, (1830),

- Musset, Lorenzaccio, (1834) ;

Roman :

-Chateaubriand, René, (1802),

-Hugo, Notre-Dame de Paris,

(1831),

-Nerval, Les Filles du feu, (1854).


Parnasse

Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia, François Coppée, Théodore de Banville, Sully Prudhomme, Catulle Mendès

Poésie

Poésie :

- José-Maria de Heredia, Les

conquérants

- Leconte de Lisle, Poèmes

antiques et barbares


Réalisme

Stendhal, Balzac, Flaubert, Jules et Edmond Goncourt, Maupassant

Roman

Roman :

- Stendhal, Le Rouge et le Noir, (1830) ;

- Balzac, Le Père Goriot, (1834), La Cousine Bette, (1846) ;

- Flaubert, Madame Bovary, (1857) ; L'Éducation sentimentale, (1869) ;

- Edmond et Jules de Goncourt, Germinie Lacerteux, (1865).


Naturalisme

Zola, Huysmans

Roman / Nouvelle

Roman :

- Zola, L'Assommoir, (1877) ;

Germinal, (1885) ;

- Maupassant, Une Vie, (1883).

Nouvelle :

- Maupassant, La Maison Tellier, (1881)


Symbolisme

Charles Baudelaire, Verlaine, Arthur Rimbaud, Mallarmé

Poésie

Poésie :

- Baudelaire, Les Fleurs du mal, (1857) ;

- Verlaine, Poèmes saturniens, (1866) ;

- Rimbaud, Illuminations, (1886) ;

- Mallarmé, Poésies, (1899).




Activité 3 : Construction du sens des courants du XIXème à partir des textes

Corpus de textes

Les deux textes de ce corpus relèvent de la poésie. Ils abordent des thèmes variés caractéristiques des courants littéraires du XIXème.

Texte 6

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.

J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe,

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les contemplations, Paris, Éditions Pocket, 2007, p. 295.

Texte 7 : Correspondance

La nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,

Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,

Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,

Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

Charles Baudelaire « Correspondances », Les Fleurs du mal, Paris, Éditions Garnier-Flammarion, 1991, pp. 62-63.

Consignes

1. Lis ces textes et dis ce dont il est question dans chacun d’eux.

2. Précise leur genre littéraire.

3. a) Identifie le pronom personnel qui traduit la présence du poète dans le poème 1 (texte 6) et donne sa valeur.

b) Construis deux champs lexicaux à partir des mots en gras dans le poème 1 (texte 6) et dis ce qu’ils suggèrent.

c) Indique ce qu’exprime le vers « Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps » dans ce poème.

d) À partir de tes réponses, indique le courant littéraire que reflète ce poème.

4. a) Relève une métaphore dans le vers 1 du poème 2 (texte 7) et donne sa valeur.

b) Relève une comparaison dans les vers 6, 7, 8 du poème 2 (texte 7) et donne sa valeur.

c) Montre le rapport que ces figures de rhétorique établissent avec la nature.

d) Déduis de tes réponses le courant littéraire dont relève ce poème.

Stratégies de travail et durée : TI ; TG ; TC


Résultats attendus

1. Le poème 1 rend compte de la détermination du poète à aller rendre hommage à une défunte.

Le poème 2 suggère une correspondance entre la nature et ses différents constituants.

2. Les deux textes appartiennent au genre poétique.

3. a) La récurrence du pronom personnel « Je » une dizaine de fois : « je partirai… » ; « je sais que tu m’attends… » ; « j’irai par la… » ; « j’irai par la… » ; « je ne puis… » ; marque la présence du poète. Cette présence permanente traduit l’attachement, l’affection du poète à la défunte qui continue au-delà de la mort.

b) Champ lexical de voyage : « partirai » ; « irai », « marcherai », « arriverai », « voiles ». Ce champ suggère le projet de voyage que veut entreprendre le poète pour honorer la mémoire de sa fille défunte.

Champ lexical de la tristesse : « seul », « les mains », « croisées », « triste », « ta tombe ». Il traduit l’état d’âme du poète (douleur) suite à la perte d’un être cher.

c) Ce vers exprime entre autres la profondeur de l’attachement, l’amour filial, le vide affectif non comblé.

d) Ce poème appartient au courant littéraire du romantisme.

4. a) Métaphore du vers 1 :

« La nature est un temple… ». Par cette métaphore, l’auteur assimile notre environnement à un lieu sacré, divin et invite à le respecter, le protéger et l’entretenir pour une vie saine.

b) Comparaison des vers 6, 7 et 8 :

« Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

Le poète, par le biais de cette comparaison, veut montrer l’harmonie, la symbiose que forment les éléments de la nature (voir l’expression « se répondent ») malgré leur disparité (« parfums » qui renvoie à l’odorat, « couleurs » renvoie à la vue, « sons » renvoie à l’ouïe). Il essaie de montrer une certaine affinité entre les éléments de la nature et l’homme, laquelle affinité est un phénomène inexplicable, mystérieux et insondable qui échappe à l’appréhension de la plupart des hommes.

c) Ces figures de rhétorique établissent avec la nature un rapport de complicité entre l’homme et la nature.

d) Ce poème appartient au courant littéraire du symbolisme.


II- LES COURANTS LITTÉRAIRES DU XXè SIÈCLE

Activité 4 : À la découverte des courants littéraires du XXe siècle

Corpus de textes

Le corpus proposé est composé de textes de différents auteurs du XXe siècle qui évoquent des courants littéraires dudit siècle. Tu es invité (e) à les lire pour trouver les réponses aux consignes afin de construire le sens de ces textes.

Texte 8

L’existentialisme […] que je représente […] déclare que si Dieu n’existe pas, il y a au moins un être chez qui l’existence précède l’essence, un être défini par aucun concept et que cet être c’est l’homme ou, comme dit Heidegger, la réalité humaine. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est seulement, non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut après cet élan vers l’existence ; l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir.

Jean-Paul SARTRE, L’existentialisme est un humanisme, Paris, Gallimard, 1996, p. 29.


Texte 9

L’engagement est un acte par lequel un écrivain ou un artiste met son œuvre au service d’une cause politique. La question de l’engagement est au centre des débats sur la littérature depuis la fin de la seconde guerre mondiale. […] La responsabilité en incombe essentiellement à Jean-Paul Sartre qui en a fait un des axes essentiels de sa conception de la littérature.

La littérature engagée, cependant, ne naît pas en 1945 et on peut même affirmer qu’il n’est pas de littérature qui, d’une manière ou d’une autre, ne soit partie prenante dans les conflits et les enjeux politiques de son temps. […]À plus d’un siècle de distance, de Voltaire à Zola, de l’affaire Calas à l’affaire Dreyfus, l’écrivain s’affirme comme le porte-parole des valeurs de justice et de vérité.

Philippe FOREST et Gérard CONIO, Dictionnaire fondamental du français littéraire, Paris, Éditions Bordas, 1993, pp.72-73.

Texte 10

Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique né après la Première Guerre mondiale ; ce mouvement succède au dadaïsme. Le mouvement, défini par André Breton dans le Manifeste du surréalisme publié en 1924, repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l’esprit et sur les valeurs de l’irrationnel, de l’absurde, du rêve, du désir et de la révolte. Voici la définition que Breton donne du Surréalisme :

« Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »

Leurs œuvres révèlent les marques et les traces de leurs nouvelles convictions en matière de création esthétique. […] On en trouve, par exemple, des aspects dan