Que devons-nous retenir de cette leçon ?
On distingue les habitudes soit selon leurs finalités (bonnes ou mauvaises), soit selon leurs formes (actives ou passives), soit encore les aspects de l'homme (physique, intellectuel, moral...).
On peut retenir parmi les habitudes :
- des habitudes organiques ou accoutumances : on s'habitue au climat, à la nourriture, à la lumière, etc.
- des habitudes motrices : en rapport avec le développement et le fonctionnement du corps (les tics, les gestes, l'habileté ...)
- des habitudes intellectuelles ou mentales : le goût de la réflexion ou de l'invention ; l'esprit d'analyse, la rigueur grammaticale ...
- des habitudes sociales : celles où le milieu professionnel ou familial joue un grand rôle (esprit communautaire, esprit de partage, hospitalité, habitudes de l'internat ou du quartier...).
5. La volonté
5.1. Notions
Les perceptions et les sensations, les émotions et les motivations, les réflexes et les habitudes : tout cela constitue l'être humain, mais à un niveau inférieur. On ne peut parler d'activité pleinement humaine que lorsqu'il s'agir d'une activité réfléchie, celle de l'homme qui sait ce qu'il fait et pourquoi il le fait, c'est-à-dire celle où intervient une volonté éclairée par l'intelligence.
On définit la volonté comme étant le pouvoir de se déterminer pour des motifs ou pour des raisons. Quatre moments constituent l'acte volontaire : la conception du projet - la délibération - la décision et l'exécution. Le mérite de ce schéma classique c'est de nous aider à comprendre l'acte volontaire comme l'aboutissement d'un processus, mais il arrive que l'une ou l'autre étape manque. C'est ainsi qu'on parle de :
- aboulique : quelqu'un qui reste au stade de la délibération sans jamais se décider (c'est un homme dépourvu de volonté).
- velléitaire : quelqu'un qui a une volonté incomplète, c'est-à-dire il décide sans exécuter ou il exécute partiellement.
5.2. Quelques théories
- Le volontarisme : doctrine qui admet, sous une forme plus ou moins radicale, que la représentation et les fonctions intellectuelles sont subordonnées à la volonté. Pour les volontaristes, la volonté constitue un absolu indépendant des conditions physiques ou psychiques. Descartes passe pour un volontariste parce que, pour lui, la volonté « n'est renfermée dans aucune borne et peut donner son consentement ou ne pas le donner quand bon lui semble. » Cette doctrine oublie une chose : la volonté seule ne suffit pas, il faut le concours des autres facultés pour un comportement vraiment humain et responsable.
- L'intellectualisme : c'est la tendance à tout subordonner à l'intelligence. Socrate et Platon sont des intellectualistes parce qu'ils accordent à l'intelligence un rôle prépondérant sur l'ensemble de l'activité psychique de l'homme. Vouloir chez eux se réduit à connaître ou à juger.
- Le sensualisme : théorie selon laquelle tout acte volontaire est l'expression d'un désir absolu qui s'est imposé à tous les autres désirs et tendances qui se disputent notre conscience. Les sensualistes confondent ainsi le monde du désir avec celui de la volonté.
L'acte volontaire est donc, en fait, celui qui opère la synthèse réfléchie de nos perceptions, nos tendances et nos habitudes. Son importance réside dans le fait qu'elle constitue la caractéristique essentielle de l'homme. Car, grâce à la volonté, nos actes sont contrôlés, délibérés, conscients et voulus. Bien plus/ la volonté a l'avantage de souligner l'autonomie (esprit d'indépendance) et la personnalité par l'affirmation de soi. C'est par et dans la volonté que l'homme se réalise pleinement comme être unique, autonome et responsable.
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