Que devons-nous retenir de cette leçon ?
Section 2 : Hiérarchisation et dégradation des valeurs morales
S'agissant de la hiérarchisation des valeurs, deux positions s'affrontent :
- Pour les uns, les valeurs varient selon les individus, le temps et le milieu ; il n'y a donc pas une hiérarchisation de valeurs.
- Pour les autres, il y a une hiérarchie objective des valeurs : les valeurs spirituelles sont supérieures aux valeurs morales; les valeurs morales sont supérieures aux valeurs intellectuelles, les valeurs intellectuelles sont supérieures aux valeurs matérielles ou charnelles (l'argent, le pouvoir, les plaisir charnels...).
Les deux positions sont à considérer: d'une part, il y a des valeurs susceptibles de faire grandir l'homme et de parfaire son humanité; d'autre part, il arrive aussi qu'une valeur prédomine à un moment donné et donne sa forme spécifique à une civilisation, c'est-à-dire crée un type d'homme propre à une époque (cas du chevalier médiéval ou de l'humaniste de la renaissance...) Il faut toutefois éviter de tomber dans l'un ou l'autre extrême : relativisme ou nivellement moral (tout se vaut) et dictature morale privilégiant telle valeur au détriment des autres (moralisme étroit).
2. Dégradation des valeurs morales
La dégradation des valeurs morales a deux traits caractéristiques :
- L'amoralisme : le fait de ne pas accepter ou de nier toute morale. C'est l'indifférence morale ou la révolte contre toute morale. La morale est considérée comme une distraction (un opium) ; certains disent que c'est un « poison »...
- L'immoralisme ou la perversion morale : attitude contraire à la morale ou morale vécue médiocrement.
Exemples
1. On confond la sincérité avec l'impudeur, l'insolence avec le cynisme...
2. On corrompt l'amour dans la jouissance charnelle et égoïste, dans le commerce sexuel...
3. On déforme délibérément le sens des mots : la corruption devient la « motivation », la tricherie devient la « collaboration » ou la « vérification », etc.
A la base de la dégradation morale, il y a la cupidité, la loi du moindre effort, l'inertie, la paresse, l'irréflexion, etc.
L'éthique a donc pour objet le monde moral, les valeurs morales, les lois générales et particulières que doit suivre l'agir humain pour être conforme à la vocation de l'homme. Il s'agit ici des qualités que doivent revêtir nos actes libres pour répondre aux exigences profondes de notre nature et de nos relations avec le monde, avec les autres hommes, avec Dieu.
Il s'agira soit des principes généraux et universels (éthique générale), soit des principes particuliers (éthique spéciale ou déontologie professionnelle). Tout homme normal doit cultiver en lui le sens moral, c'est-à-dire le sens du bien et du mal, le sens du permis et du défendu. Le sens moral se résume finalement dans la recherche des vertus et du sens de la responsabilité